Le biomimétisme sur France Inter avec Isabelle Autissier

France Inter Biomimétisme Isabelle Autissier

[icon id=”icon-play-circle”] L’émission

Léonard de Vinci disait «  Allez pensez vos leçons dans la nature », on pourrait dire allez prendre vos leçons dans l’océan .

Depuis près de 4 milliards d ‘années la vie s’est développée dans l’eau. Et là, elle en a inventé des choses :

Pour permettre aux organismes de subsister, de se nourrir de se déplacer ou de se fixer, de résister aux agressions aussi nombreuses que variées ou aux prédateurs, pour communiquer entre elles, se déplacer, se nourrir ou se reproduire. Alors au lieu de tout vouloir ré inventer en permanence, pourquoi ne pas aller piocher les bonnes idées là où elles sont. Cela s’appelle le bio mimétisme et depuis quelques décennies et avec une fréquence croissante, la mer ou plutôt ses habitants sont source d’inspiration.

A commencer par les médicaments. Aujourd’hui près de 25 000 molécules viennent d’organismes marins et on peut même dire là que les chercheurs ne savent plus où donner de la tête.

On commence à bien connaître la pharmacopée issue des algues contenue dans nos indispensables crèmes de beauté. Phaeodactylum, porphyridium, dymorphoccocus, sous ces charmantes appellations se cachent des micro algues aux redoutables pouvoir antivieillissement, hydratant ou amincissant. Mieux, le krill, ces crevettes minuscules bourrées d’oméga 3 et 6, ont un réel effet dans les maladies cardiovasculaires, la lutte contre la dépression ou stimule le système immunitaire.

Mieux encore, des protéines de minuscules éponges ou vers ont un pouvoir contre les développements cancéreux, certaines levures marines sont efficaces contre le staphylocoque doré. De le peau artificielle s’inspire de celle des requins et il serait fastidieux de tout décrire.

L’industrie se met aussi de la partie. On connaît depuis très longtemps les alginates et carraghénanes issues des algues brunes ou rouges qui agrémentent la quasi totalité des crèmes dessert et autres préparations. Savez-vous qu’en étudiant les indentations sur les nageoires des baleines à bosse, on peut fabriquer des éoliennes moins bruyantes et avec un gain de 20 % de production énergétique ? Saviez-vous que la peau rugueuse de requin Mako avait inspiré les combinaisons des nageurs olympiques, que l’on teste ce produit pour revêtir les A 320, ou lutter de manière biologique contre la salissure des coques de navires ? Que la nage des pieuvre et des calamars intéresse les concepteurs d’hélices de sous marins ou de ventilateurs : plus silencieux et plus efficaces là aussi ?

Figurez-vous que les militaires se passionnent pour les nacres, mollusques dont la coquille feuilletée a une résistance 1000 fois supérieure à celle de son constituant de base en mono couche. Pas mal pour faire des blindages !

Les constructeurs lorgnent du coté de coraux dont le squelette résiste 800 ans à de formidables pressions.  La célèbre tour londonienne ultra moderne est bien mal nommée « cornichon » . Les architectes se sont inspirés du squelette d’une éponge. Ainsi la circulation de l’air entre les vitrages intérieurs et extérieurs permet d’importantes économies d’énergie de chauffage et de ventilation.

Aux USA on teste un robot sous marin déduit de la forme et de la locomotion des méduses, avec des bras articulés qui expulsant l’eau pour se propulser.

On pourrait multiplier les exemples à l’infini et encore je ne suis pas dans le secret de tous les laboratoires.

Tout ceci est bel et bon. Le monde océanique n’est donc plus seulement vu comme une poubelle géante ou le lieu de tous les pillages et destructions, mais comme une source d’émerveillement et d’inspiration. Si cela pouvait aussi nous conduire à protéger un peu cette profusion de bio diversité marine qui pourra nous offrir encore bien des solutions… ce serait parfait.

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